Monsterrat !

La montagne sacrée. Ou la sacrée montagne, de l'humble avis de mes parents qui ont failli y perdre leur avion... Très importante dans la représentation symbolique des Catalans (oui, ben quoi, je paraphrase Wikipédia), Montserrat est un massif impressionnant. Sa physionomie inspire à la fois respect, peur, répulsion et attraction. Qualifiée de "verrue" sur la face de la Catalogne, de replis inesthétiques, elle n'en est pas moins le repère de toute sorte de superstition et croyances. Des sorcières y célèbrent leurs sabbats, des chasseurs d'ovni y viennent dans l'espoir de voir arriver des soucoupes, des réunions sont organisées pour entrer en communion avec la nature et les champs de force qui sont sensés se trouver sous la montagne.
Faut dire qu'elle en impose, quand même.

Une fois, je suis passée en voiture à côté avec Inma, en pleine nuit. Ce ne fut qu'en arrivant juste à côté que son étrange silhouette nous écrasa, une ombre parmi les ombres. Un malêtre nous envahit à ce moment là, une sensation de peur et d'angoisse face à ces pics lancés vers le ciel.
Cette spiritualité a aussi inspiré les catholiques. La légende raconte qu'en 880, des enfants, attirés par des éclairs à répétition, ont trouvé dans une grotte, là haut, au milieu des pics rocheux, une représentation de la vierge. Aidés d'un pasteur, ils ont essayé de la descendre au village, mais elle était trop lourde. Le plus simple a donc été de construire une chapelle là haut, en son honneur, et de monter des tonnes et des tonnes de pierre pour y faire un monastère et un nombre démentiel d'églises et de chapelles réparties sur toute la montagne. Logique.



Monastère et églises sont engoncés dans les pics, comme écrasés par la force de la nature. Rien n'a dire, c'est hallucinant.
Avec mes parents, nous sommes montés en train à crémaillère menant directement aux pieds du monastère. Des vues, de là haut, mamamiaaaa.

On a une bonne petite promenade vers la grotte de la vierge (une fois en haut, on pouvait pas y couper), et là, dans la chapelle, se trouvent un bon nombre d'ex voto farfelus. Je vous laisse juger par vous-mêmes.


Arrivés à une intersection qui indiquait à gauche le monastère (et donc le train de retour vers la voiture) et à droite, la gare où était la voiture, nous nous sommes arrêtés. À gauche, ça grimpait sec. À droite, ça descendait tout doucement, tout mignon, pendant selon le panneau 50 minutes. À gauche, retourner sur ses pas. À droite, arriver comme des grands à la voiture. On a choisi la droite.
50 minutes de descente tranquilou bilou ? Mon cul ouais. 1h30 d'escaliers glissants, de chemins tracés par les pluies battantes de la veille. Tout ça avec le stress de "aaaaaaaaaaah putain il est déjà 13h l'avion part à 16h AAAAAAAAAAAAAAAAAH".
Je courrais devant, comme si le fait que je tente d'aller plus vite allait ralentir le temps.

(hein? et ils sont où les escaliers/pierres qui glissent/ronces qui rentrent dans mollets? hein? ben un peu plus haut, là on était déjà pas mal en bas).
Au final, l'avion ne partait pas à 16h, et mes parents ont réussi à attraper leur vol de retour.
Dommage !
La prochaine fois, on fera en sorte de se perdre pour que le weekend se prolonge !

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